Une chose est certaine: l’insipide a mauvais goût. Les Scribouillures tentent d’y remédier en discourant sur les arts, les lettres et la politique.
Vade-mecum lyrique pour terrasser les ombres
Il était une fois Pense aux pierres sous tes pas d’Antoine Wauters publié chez Verdier. Cette fois-là se passe dans un pays imaginaire « dont on ignore le nom », un pays fictif qui pourrait bien être le nôtre ou le voisin ou encore celui dont on entend parler aux nouvelles, car c’est bien de notre monde où règnent les ombres dont il est question, et les toponymes ont des consonances qui semblent familières tout en étant exotiques (d’un point de vue purement québécois) : la région de Habdurga, la ville de Santa Lucia, Sassaru, la capitale, la...
read moreVecteurs d’identité et sentiment d’appartenance — Enjeux politiques internationaux 2019
Voici une autre réflexion née lors de notre stage Enjeux politiques internationaux édition 2019. La première se trouve ici. Caricature de Pierre Kroll, Le Soir (journal belge), 6 janvier 2007 À quelques reprises durant notre séjour, des intervenants ont parlé des mythes et des symboles fondateurs de l’identité. Vincent Charron, le conseiller politique de l’ambassadeur du Canada, l’a spécifiquement développé lorsqu’il était question des diverses commémorations des guerres mondiales : de fait, pourquoi le débarquement de la Normandie...
read moreLa Théo des fleuves : les confluences oppressives et libératrices
Je mange, je bois, je vis, je meurs — pourquoi régner? Ce proverbe tsigane m’apparaît révélateur de l’âme d’un peuple qui a toujours refusé l’État — l’enfermement, l’enclosure, la soumission au Léviathan (Hobbes), au monstre froid (Nietzsche). Cet état d’esprit, l’œuvre La Théo des fleuves de Jean Marc Turine le traduit bien : « Le Tsigane ne quitte rien ni ne va quelque part, le Tsigane parcourt sa demeure, les terres qu’il traverse. La foulée tsigane est une déambulation infinie. » Son œuvre est inusitée. Poétique, lyrique,...
read moreÉcologie et mobilisation citoyenne — Enjeux politiques internationaux 2019
Parmi les quelques réflexions amorcées pendant notre stage Enjeux politiques internationaux, en voici une. Manif du 15 mars 2019 à Québec © Catherine Dorion Plusieurs éléments cette semaine nous ont interpelés, ma collègue Julie et moi. D’une part, les étudiants semblent pour la plupart résignés devant les questions écologiques, quand ils ne sont pas carrément blasés — le nouveau terme à la mode pour désigner ces attitudes, c’est climatopassif. Comme la plupart des citoyens, ils sont conscients qu’il y a une crise, mais ne semblent pas...
read moreLa langue bien pendue de Jack Sparrow
Résultat de léchage de vitrine à ma librairie préférée à Bruxelles, Jack Sparrow — Manifeste pour une linguistique pirate de Laurent de Sutter s’avère une petite plaquette sublime et délectable! (Léchage délectable… mmmm!) Il fait partie d’une collection intrigante: «La Fabrique des héros»; voici ce qu’en dit l’éditeur, Les Impressions nouvelles: Dirigée par Tanguy Habrand et Dick Tomasovic, «La Fabrique des Héros» explore au travers de ses personnages le grand répertoire de la culture populaire (de la littérature au théâtre, de la...
read moreEnquête sur le Sillon
Samedi 16 mars 2019 — 14h55 — Café Caberdouche, Bruxelles Le synopsis en 4e de couverture est peu loquace: «Récit d’une femme partie rejoindre son amant à Istanbul»… Dans les faits, l’amant prend peu de place dans l’histoire; le propos est tout autre (me semble). C’est un excellent roman à bien des égards et que j’ai littéralement engouffré en 24 heures à peine. Sur la forme, l’écriture elle-même est rafraîchissante, entre autres parce que les dialogues sont rapportés de manière indirecte. C’est déroutant au départ, mais après quelques pages...
read moreL’avenir appartient aux polyglottes!
Le Scribe à gages reprend du service! Ma vie est back on track tirée par une locomotive remise à neuf et bien huilée, le paysage défile tranquillement — ma locomotive a jamais été pour le sprint, plutôt comme le petit train va loin, de préférence en prenant plusieurs pauses sur le chemin, pis avec des détours pour sonder autant le glauque des sombres vallées que l’éclatant des panoramas infinis. Cette session-ci j’ai la chance de donner le cours d’Idéologies politiques contemporaines, pis afin de les introduire, j’ai fait un détour qui nous a...
read moreStreet art et politique = Banksy
Mes pérégrinations dans la métropole canadian ont aussi un aspect culturel. Je suis pas trop un gars de musée, en partie parce que j’aime connaître un artiste, sa vie et son processus de création, afin d’apprécier pleinement son art. C’est aussi parce que j’aime la culture vivante, les gens en particulier et ce qui surgit spontanément d’eux, ce pour quoi j’aime bien le street art. Je suis allé faire un tour à Graffiti Alley au centre-ville de Toronto pour voir si j’y trouverais pas exactement cela....
read moreLa mardechandisation
Hier soir je suis allé voir l’expo sur Banksy et c’était très bien, reste que j’ai comme un malaise à payer 50$ le billet pour aller voir les oeuvres d’un dude qui critique le système capitaliste. D’ailleurs, il y avait cette citation-là à la fin du parcours: Et tout de suite après, on tombe sur une salle rempli de marchandises reproduisant les images les plus célèbres de l’artiste… Ironique. Je suis pas sûr que je tripe. Évidemment «I’m not stuck in the traffic, I am the traffic», comme j’aime bien le répéter à qui veut l’entendre (et même à...
read moreL’amour, la mort pis toutt
Une de mes tantes est morte dernièrement. Elle est partie sans préavis. Décédée. Disparue. Trépassée. Tant de mots qui renvoient à une réalité brutale, un passage obligé, le seul et unique « but » de la vie, entendu comme ligne d’arrivée, point final d’une expérience singulière : notre existence en tant que mortel. Les disparus ne disparaissent pas tant que ça pour ceux qui restent : le vide qu’il crée demande à être rempli de quelque chose (de tristesse, d’égarement, de questionnement, mais aussi de souvenirs heureux, de descendance,...
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