Monoculture humaine, confinement et apathie
Si au départ je comprenais la logique qui sous-tendait l’action de l’État concernant la pandémie et que j’y adhérais, je n’en suis plus si sûr. Dès le départ, ce que je connais de la civilisation humaine au sens où l’entend Jared Diamond, auteur de Guns, germs and steel, m’amenait à penser sans aucun doute que nous allions éventuellement être tous contaminés. L’histoire de la civilisation est celle de la production alimentaire, ce qui implique la concentration des humains et des animaux et la corollaire contamination par les germes. L’histoire de la civilisation, c’est celle des épidémies...
Read MoreL’odyssée de La cartomancie du territoire
Se décoloniser l’esprit est un acte de rébellion. Même les Blancs (voire surtout eux?) doivent apprendre décoloniser les méandres de leur cortex : le dieu Profit phagocyte tout et ne laisse que des avortons enchaînés aux flux du commerce et de la finance, gavés de pétrole et de discours ennuyeux sur la compétitivité, la rentabilité et l’utilité rationnelle d’être à tout boutt champ entrepreneur d’un soi-même de façade afin de mieux se vendre sur le marché des esclaves salariés ou autonomes… La mondialisation mercantile et la conséquente réingénierie de l’État trouvent leur prolongement...
Read MoreVade-mecum lyrique pour terrasser les ombres
Il était une fois Pense aux pierres sous tes pas d’Antoine Wauters publié chez Verdier. Cette fois-là se passe dans un pays imaginaire « dont on ignore le nom », un pays fictif qui pourrait bien être le nôtre ou le voisin ou encore celui dont on entend parler aux nouvelles, car c’est bien de notre monde où règnent les ombres dont il est question, et les toponymes ont des consonances qui semblent familières tout en étant exotiques (d’un point de vue purement québécois) : la région de Habdurga, la ville de Santa Lucia, Sassaru, la capitale, la Costa Lolla, le fleuve Irrighudu,...
Read MoreVecteurs d’identité et sentiment d’appartenance — Enjeux politiques internationaux 2019
Voici une autre réflexion née lors de notre stage Enjeux politiques internationaux édition 2019. La première se trouve ici. Caricature de Pierre Kroll, Le Soir (journal belge), 6 janvier 2007 À quelques reprises durant notre séjour, des intervenants ont parlé des mythes et des symboles fondateurs de l’identité. Vincent Charron, le conseiller politique de l’ambassadeur du Canada, l’a spécifiquement développé lorsqu’il était question des diverses commémorations des guerres mondiales : de fait, pourquoi le débarquement de la Normandie plutôt que la prise du port d’Anvers? Le premier est...
Read MoreLa Théo des fleuves : les confluences oppressives et libératrices
Je mange, je bois, je vis, je meurs — pourquoi régner? Ce proverbe tsigane m’apparaît révélateur de l’âme d’un peuple qui a toujours refusé l’État — l’enfermement, l’enclosure, la soumission au Léviathan (Hobbes), au monstre froid (Nietzsche). Cet état d’esprit, l’œuvre La Théo des fleuves de Jean Marc Turine le traduit bien : « Le Tsigane ne quitte rien ni ne va quelque part, le Tsigane parcourt sa demeure, les terres qu’il traverse. La foulée tsigane est une déambulation infinie. » Son œuvre est inusitée. Poétique, lyrique, pourtant sans grandiloquence. Tout en mots simples,...
Read MoreÉcologie et mobilisation citoyenne — Enjeux politiques internationaux 2019
Parmi les quelques réflexions amorcées pendant notre stage Enjeux politiques internationaux, en voici une. Manif du 15 mars 2019 à Québec © Catherine Dorion Plusieurs éléments cette semaine nous ont interpelés, ma collègue Julie et moi. D’une part, les étudiants semblent pour la plupart résignés devant les questions écologiques, quand ils ne sont pas carrément blasés — le nouveau terme à la mode pour désigner ces attitudes, c’est climatopassif. Comme la plupart des citoyens, ils sont conscients qu’il y a une crise, mais ne semblent pas vouloir se mobiliser pour changer les choses....
Read MoreLa langue bien pendue de Jack Sparrow
Résultat de léchage de vitrine à ma librairie préférée à Bruxelles, Jack Sparrow — Manifeste pour une linguistique pirate de Laurent de Sutter s’avère une petite plaquette sublime et délectable! (Léchage délectable… mmmm!) Il fait partie d’une collection intrigante: «La Fabrique des héros»; voici ce qu’en dit l’éditeur, Les Impressions nouvelles: Dirigée par Tanguy Habrand et Dick Tomasovic, «La Fabrique des Héros» explore au travers de ses personnages le grand répertoire de la culture populaire (de la littérature au théâtre, de la bande dessinée à l’animation, du cinéma à la télévision et...
Read MoreEnquête sur le Sillon
Samedi 16 mars 2019 — 14h55 — Café Caberdouche, Bruxelles Le synopsis en 4e de couverture est peu loquace: «Récit d’une femme partie rejoindre son amant à Istanbul»… Dans les faits, l’amant prend peu de place dans l’histoire; le propos est tout autre (me semble). C’est un excellent roman à bien des égards et que j’ai littéralement engouffré en 24 heures à peine. Sur la forme, l’écriture elle-même est rafraîchissante, entre autres parce que les dialogues sont rapportés de manière indirecte. C’est déroutant au départ, mais après quelques pages seulement je m’y suis habitué et ça donne un style...
Read MoreL’avenir appartient aux polyglottes!
Le Scribe à gages reprend du service! Ma vie est back on track tirée par une locomotive remise à neuf et bien huilée, le paysage défile tranquillement — ma locomotive a jamais été pour le sprint, plutôt comme le petit train va loin, de préférence en prenant plusieurs pauses sur le chemin, pis avec des détours pour sonder autant le glauque des sombres vallées que l’éclatant des panoramas infinis. Cette session-ci j’ai la chance de donner le cours d’Idéologies politiques contemporaines, pis afin de les introduire, j’ai fait un détour qui nous a menés des racines antiques du proto-État à...
Read MoreStreet art et politique = Banksy
Mes pérégrinations dans la métropole canadian ont aussi un aspect culturel. Je suis pas trop un gars de musée, en partie parce que j’aime connaître un artiste, sa vie et son processus de création, afin d’apprécier pleinement son art. C’est aussi parce que j’aime la culture vivante, les gens en particulier et ce qui surgit spontanément d’eux, ce pour quoi j’aime bien le street art. Je suis allé faire un tour à Graffiti Alley au centre-ville de Toronto pour voir si j’y trouverais pas exactement cela. Ç’a valu la peine. Du bel art, mais il me...
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